SUD OUEST Avril 2020

YES SIGN-article sud ouest

Biarritz : des hygiaphones et visières made in Pays basque

Par Véronique Fourcade
Publié le 29/04/2020 à 11h11

 

Rien ne prédestinait le groupe biarrot Yes communication à se lancer dans la fabrication et la vente de visières et d’hygiaphones. A l’arrivée du Covid, atelier, bureau d’étude et administration se sont reconvertis à ce type de production.

Début mars, David Petiot avait encore des objectifs de croissance plein la tête pour Yes Communication . « Entre le vendredi 13 et le lundi 16, on est passé de 100% d’activité à zéro » . Pour cette PME en pleine phase d’expansion, l’arrêt a été brutal. Pas assez toutefois pour mettre la mettre KO.

Entre l’inactivité forcée et le virage à 180° vers un nouveau marché, le patron n’a pas eu de mal à motiver ses employés. Quarante-huit heures après l’arrêt des machines à Biarritz et des livraisons aux quatre coins de l’Hexagone, on réfléchissait aux découpages de parois de protection, de visières… La semaine suivante, Yes communication esquissait sa gamme de produits Covid et créait un site de vente en ligne. www.123protection.fr

C’est la boulangère bayonnaise de David Petiot qui l’a conforté dans la démarche : « Son mari m’a expliqué qu’elle stressait car sa boutique n’avait pas de protection. Pour lui rendre service, on lui a fabriqué une paroi en plexiglas sur mesure. En effet nous avons dans les ateliers des machines et des matériaux pour réaliser, quasiment à l’unité, du mobilier de communication commerciale: totem, enseignes, supports divers… »

Depuis le 1er avril, la production s’est donc orientée vers de petites séries. « À l’origine, j’ai contacté des élus pour contribuer aux appels à l’aide des soignants. On a compris qu’il fallait aussi répondre à un marché local d’urgence pour tous ces produits. Sachant que les salariés étaient en chômage technique, on s’est lancé ».

Visières, hygiaphones, marquage

Le jeune ingénieur que l’entreprise venait de recruter a été immédiatement affecté à l’étude des plans de visières de protection fournis par Apple. « On l’a adapté à nos outils. Cela semble un objet très simple mais c’est très technique » précise David Petiot.

Ses équipes ont déjà fabriqué 1000 de ces pièces. Au lieu de produire des autocollants aux logos de banques, les machines impriment des bandes de marquage au sol incitant aux distances de sécurité, les plaques de plexiglas qui servaient de support publicitaire sont découpées en diverses tailles d’hygiaphones de comptoir, les totems ont été redessinés pour devenir des colonnes de distribution de gel hydroalcoolique.. .

Pénurie de matière première

La préoccupation pour David Petiot est de voir l’atelier de production s’interrompre par manque de matière première. « Dès la première semaine de confinement, j’ai commandé des tôles et surtout des plaques de plexiglas. C’est la ruée sur ce matériau qui était assez peu utilisé auparavant. Mon fournisseur m’a indiqué qu’il a vendu en un mois ce qu’il vend en plus d’un an ». La prochaine livraison aura lieu fin mai. « Nous n’aurons pas suffisamment de stock pour tenir jusque-là alors on a imaginé d’autres produits avec des ossatures pvc et des toiles transparentes souples ».

Quand la communication soigne la signalétique

La société Yes communication a été créée à Biarritz par David Petiot en 2009. L’entreprise s’est installée dans la zone d’activité du Chapelet non loin de la gare de La Négresse. Elle est devenue un groupe avec l’arrivée de la société Aztarna.Ses activités sont réparties en deux sites: Biarritz et région parisienne. Son secteur d’activité est l’étude et le conseil en communication visuelle. Elle réalise notamment des enseignes, totem, habillages intérieurs et extérieurs pour de grands groupes commerciaux, chaînes de magasins ou banques. En 2019, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 5,5 millions d’euros et doublé ses effectifs.

 

Lien article : SUD OUEST